Le résultat est conforme aux pronostics. Lundi 23 juin, peu après 22 h 20, les syndicats et le patronat ont mis un terme à presque quatre mois de négociations sur les retraites sans trouver un terrain d’entente. « Tout le monde s’attendait à ce que l’on échoue et nous avons échoué. Donc personne n’est surpris », a résumé, déçu et lucide, Eric Chevée, le chef de file de la délégation de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Alors qu’ils ambitionnaient d’améliorer la loi d’avril 2023 – sur le report à 64 ans de l’âge légal de départ – et de garantir l’équilibre financier de notre système par répartition, les protagonistes ont été incapables de surmonter leurs divergences, en particulier sur un sujet : la prise en compte des métiers pénibles dans les règles sur le versement de la pension.

Ce dénouement sonne comme un désaveu pour le premier ministre, François Bayrou. C’est lui qui, à la mi-janvier, avait invité les organisations d’employeurs et de salariés à parlementer sur les régimes de retraites dans un double objectif : tenter d’apaiser les plaies ouvertes par la réforme promulguée il y a deux ans et obtenir la bienveillance des députés socialistes. Le fait que les discussions ne débouchent nulle part fragilise un peu plus le locataire de Matignon.

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