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Tribune

Dominique Lhuilier

Psychologue

Les risques psychosociaux sont devenus un problème central lorsque la vie collective dans les entreprises s’est dégradée. Au travail, comme dans la vie, on ne tient pas debout sans les autres, constate, dans une tribune au « Monde », la psychologue.

Publié aujourd’hui à 05h30 Temps de Lecture 4 min.

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Stress, souffrance, épuisement, burn-out, troubles anxio-dépressifs, traumatismes psychiques, addictions, absentéisme, démissions, suicides… L’augmentation des troubles de la santé mentale est patente. Ils se classent au troisième rang des affections les plus fréquentes, après les cancers et les pathologies cardio-vasculaires : selon l’Organisation mondiale de la santé, une personne sur quatre en moyenne y sera confrontée au cours de sa vie, la pandémie de Covid-19 aggravant ce pronostic.

La France bat le record européen de la prévalence de syndromes dépressifs (11 %, contre 6 % en moyenne pour l’Europe). Et la consommation de psychotropes représente le premier poste de dépense de l’Assurance-maladie. Les troubles mentaux constituent la première cause d’années vécues avec une invalidité et sont responsables de plus d’un tiers de l’absentéisme au travail.

Cette dégradation doit être mise en perspective avec les transformations du travail et de l’emploi. Accroissement des exigences productives, organisation du travail en flux tendu, augmentation des cadences, densification et complexification : les ingrédients du « travail pressé » fabriquent le sentiment, largement partagé, d’être « débordé », « épuisé », « sous l’eau ». Ce travail en apnée use à la fois les corps et la psyché.

Précariat subi

S’ajoute une double précarisation de l’emploi (développement des contrats à durée déterminée, travail intérimaire, flexibilité externe, temps partiels contraints, chômage) et du travail (exigence de mobilité, d’adaptabilité, de polyvalence) qui fragilise les fonctions, les métiers et les environnements de travail. D’où la multiplication des ruptures et transitions dans les trajectoires professionnelles. Ce précariat subi, puissant vecteur d’insécurité, a des répercussions sur tous les aspects de la vie. Reste la peur de perdre la capacité à tenir sa place dans le monde avec les autres.

Ces transformations fragilisent les ressources collectives qui permettent de soutenir les épreuves du travail : transmission des règles de métier, entraide, régulation collective de la charge de travail, réciprocité dans les échanges au sein des équipes, travail de réorganisation des tâches…, ce qui tend à isoler chacun, contraint de puiser dans ses ressources propres. Au travail, comme dans la vie, on ne tient pas debout sans les autres.

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