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Dans son ouvrage, l’économiste André Masson dissèque la façon dont se transmet le patrimoine des Français. Il suggère une réforme pour réduire les inégalités en rénovant le plus détesté des impôts.

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Combien d’années l’impôt sur les successions a-t-il encore à vivre ? Instauré en France lors de la Révolution, en 1791, cet impôt paraît plus menacé que jamais. De tous, c’est le plus détesté, et un de ceux qui rapportent le moins. A droite et à l’extrême droite, nombre de responsables n’ont qu’une envie, l’alléger ou le faire disparaître.

L’économiste André Masson le constate cliniquement dans L’Héritage au XXIe siècle (Odile Jacob-Cepremap, 336 pages, 25,90 euros), le passionnant livre, très pédagogique, qu’il consacre à cette question : « Les avocats d’une suppression sont en position de force et gagnent du terrain (…). La bataille politico-idéologique menée par les partisans de l’impôt successoral semble en voie d’être perdue. »

Il y aurait pourtant urgence à relancer cet impôt, note l’auteur, directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Non seulement l’Etat est désespérément à la recherche d’argent, mais, surtout, la mort des baby-boomeurs va se traduire ces prochaines décennies par un colossal transfert de richesses qui, sans correctif fiscal, risque d’accentuer encore les inégalités et d’aboutir à « une sorte de gérontocratie patrimoniale ». « La fortune va plus que “ruisseler” entre les générations de familles aisées ou fortunées, bénéficiant le plus souvent à des enfants à la fin de la cinquantaine ou déjà sexagénaires » n’ayant rien fourni en échange, écrit André Masson.

Système figé

Pour rectifier le tir, bien des pistes sont possibles. C’est un des intérêts de l’ouvrage : en évoquant la façon dont l’héritage a été organisé dans le passé et ailleurs qu’en France, il force à s’interroger sur ce qui paraît aller de soi tant le système français est figé de longue date. Faut-il abolir l’héritage, pour ramener les compteurs à zéro à chaque génération ? Relever les taux, alors que l’Etat ne prélève en moyenne que 3 % des transmissions ? Donner à chacun une totale liberté de léguer, comme en Australie ? Abandonner le partage égal entre enfants, et « donner davantage à celui qui en a le plus besoin ou à celui qui saura le mieux faire fructifier ce qu’il a reçu » ?

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