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Le projet de transformation de deux sites du groupe sidérurigique bénéficiait d’1,3 milliard d’euros d’aides publiques.

Dans l’aciérie d’ArcelorMittal à Eisenhuettenstadt, en Allemagne, le 25 avril 2019.

Le deuxième sidérurgiste mondial, ArcelorMittal, aux prises avec une crise historique de l’acier en Europe, a annoncé, jeudi 19 juin, qu’il renonçait à un important investissement dans la décarbonation de ses sites en Allemagne, invoquant « le manque de rentabilité » d’une production d’acier à faible émission de CO2.

Le groupe « ne peut malheureusement pas donner suite à ses projets visant à décarboner ses usines » de Brême (nord) et Eisenhüttenstadt (est), précise un communiqué de l’aciériste, qui arrête un plan de transformation estimé à 2,5 milliards d’euros, dont 1,3 milliard d’euros d’aides publiques.

Fin 2024, ArcelorMittal avait déclaré réévaluer ses plans d’investissement dans la décarbonation en Europe, réclamant plus de mesures pour protéger l’acier européen de la concurrence, notamment chinoise. Le sidérurgiste a aussi annoncé cette année un plan d’économies en Europe, dont plus de 600 suppressions de postes en France, à Dunkerque, au cœur d’un bras de fer politique.

Un défi de rentabilité et de transition énergétique

Le projet de transformation des deux sites allemands, soutenu par l’Etat, s’inscrivait dans la tentative de sauver cette industrie traditionnelle, aujourd’hui menacée dans la première économie européenne. Les deux sites de Brême et d’Eisenhüttenstadt devaient être dotés de fours électriques et d’unités de réduction directe du fer avec du gaz ou de l’hydrogène (sans charbon), première étape pour produire l’acier décarboné.

« Même avec ce soutien financier [public], la rentabilité de cette transition n’est pas suffisante, ce qui montre l’ampleur du défi à relever », observe Geert Van Poelvoorde, PDG d’ArcelorMittal Europe, cité dans le communiqué.

Par ailleurs, « les prix actuels de l’électricité en Allemagne sont élevés, tant en comparaison internationale qu’avec les pays européens voisins », souligne le groupe, pointant un problème dont le nouveau gouvernement a fait une priorité pour tenter de relancer l’activité économique.

ArcelorMittal affirme « maintenir son objectif d’améliorer encore le bilan carbone de ses installations », mais il devient « de plus en plus improbable d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 d’ici à 2030 », alors que « l’hydrogène vert n’est pas encore une source d’énergie viable » et que le processus de réduction directe du fer à partir de gaz naturel « n’est pas compétitif en tant que solution transitoire ».

L’acier européen est pris en étau entre la baisse de la consommation sur le Vieux Continent, la concurrence jugée déloyale de produits à bas prix venus de Chine notamment, les prix de l’énergie élevés en Europe et, désormais, les nouvelles taxes douanières.

Autre géant européen de l’acier, l’allemand ThyssenKrupp a annoncé fin 2024 son intention de supprimer 11 000 emplois dans le pays.

Le Monde avec AFP

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