Deux trophées « Car of the year » et puis s’en va ! Deux années de suite, Renault, sous la direction de Luca de Meo, a remporté le prestigieux prix européen de la voiture de l’année. Un triomphe et puis… patatras. Jeudi 12 juin, le directeur général a annoncé au président de Renault, Jean-Dominique Senard, son intention de quitter le groupe. L’information de son départ, tenue secrète quelques jours, a été rendue publique par le constructeur automobile dimanche 15 juin dans la soirée, avec la date de son départ : le 15 juillet.

Luca de Meo devrait rejoindre le groupe de luxe Kering, selon Le Figaro. Prise de court, l’entreprise contrôlée par la famille Pinault n’a pas confirmé l’information dimanche soir. Mais c’est déjà un secret de polichinelle. A 58 ans, Luca de Meo, qui a passé plus de trente ans dans l’automobile, redressé les marques Fiat et Seat avant de piloter Renault, se réoriente et change complètement de secteur. Un mouvement inattendu et inhabituel.

Au sein de l’état-major de Renault, l’annonce a provoqué une forme de sidération, suivie d’un certain dépit. Jeudi, Luca de Meo avait présenté au comité stratégique du conseil d’administration les grandes lignes de son plan « Futurama ». Celui-ci fixe la stratégie du constructeur pour les cinq prochaines années, définissant le plan produit (les futures voitures), ainsi que les pistes de diversification, notamment dans l’industrie de la défense. Sitôt présenté, sitôt lâché, par celui qui aurait dû le mettre en œuvre. Une douche froide pour certains administrateurs, désormais dubitatifs. A l’ouverture de la Bourse de Paris, lundi 16 juin, l’action Renault perdait presque 6 %, alors que le titre Kering montait de plus de 7 %.

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