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Jean Peyrelevade
Economiste
Un impôt plancher sur les grandes fortunes en France serait une aberration économique, explique, dans une tribune au « Monde », celui qui fut le conseiller économique du premier ministre socialiste Pierre Mauroy, de 1981 à 1983.
Publié aujourd’hui à 06h00, modifié à 06h33 Temps de Lecture 3 min.
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Les trois économistes Gabriel Zucman, Jean Pisani-Ferry et Olivier Blanchard ont proposé, dans une tribune au Monde, le 11 juin, de mettre un impôt minimum annuel de 2 % sur la fortune des 1 800 foyers fiscaux dont le patrimoine dépasse 100 millions d’euros. Cette mesure, refusée par le Sénat le 12 juin, a été reprise par toute la gauche, y compris modérée, qui l’a incluse dans son prétendu programme de gouvernement. Or, non seulement cette mesure n’a aucun sens, mais elle n’a aucune chance de pouvoir être mise en œuvre.
D’abord, il est exact que les inégalités de patrimoines s’accroissent en France, année après année. Mais il faudrait distinguer les richesses héritées que les heureux bénéficiaires reçoivent sans le mérite d’avoir participé à leur production et les patrimoines constitués, souvent à partir de zéro et après des efforts d’investissement sur une vie entière. Les premiers (aujourd’hui plus de la moitié) augmentent globalement plus vite que les seconds et ce d’autant que les Français investissent peu dans des entreprises. Pourquoi alors les trois auteurs ne disent-ils rien des droits de succession ?
Ensuite, leur affirmation centrale est que l’ensemble des Français acquittent environ 50 % de leurs revenus en impôts et cotisations sociales, mais que ce chiffre tomberait à 27 % seulement pour les milliardaires, dès lors que l’on calcule l’impôt sur l’ensemble des revenus, ceux du patrimoine étant inclus. Cette affirmation est totalement imaginaire. Pourquoi ? Parce que ses auteurs oublient volontairement la part du patrimoine des ménages, de loin la plus importante, qui n’est assujettie à aucun impôt.
Le patrimoine total des ménages français représente en effet 14 000 milliards d’euros (données 2023), soit cinq fois le produit intérieur brut (PIB) du pays et huit fois le revenu brut disponible. Bien entendu, ce patrimoine est très concentré : les 10 % les plus riches en possèdent 54 % et les 50 % les plus pauvres moins de 5 %. Les déciles intermédiaires, cependant, méritent l’analyse. Le patrimoine moyen du septième décile est de l’ordre de 340 000 euros, soit à peu près neuf fois leur niveau de revenu. Les chiffres correspondants sont de 490 000 (douze fois le revenu) pour le huitième, 750 000 pour le neuvième (15 fois le revenu) et 2 500 000 (25 fois le revenu) pour les 10 % les plus riches.
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