C’est en juin 2022 que Sylvie et son compagnon ont acheté pour un peu plus de 100 000 euros une petite ferme percheronne de la fin du XIX^e siècle, une « coquille vide » sans plomberie ni électricité, des murs de pierre sur un sol en terre battue. « Notre désir de campagne était motivé aussi par une anxiété écologique, nous voulions un endroit pour vivre mieux le dérèglement climatique et donc isoler au maximum notre maison », confie celle qui a quitté la région parisienne pour le Perche après la crise sanitaire.

Après plus de deux ans de recherches laborieuses d’artisans, de devis sans cesse réévalués au rythme de la flambée des prix des matériaux, le couple a déposé en septembre 2024 son dossier complet au guichet MaPrimeRénov’. La validation est arrivée sept mois plus tard, en mars : 34 000 euros d’aides leur ont été accordés. Le chantier a enfin pu débuter, mais la subvention n’a pas été versée, puisque le paiement n’intervient qu’une fois les travaux terminés et contrôlés.

« Quand j’ai appris en juin que MaPrimeRénov’ serait suspendue à l’été, mon cœur s’est arrêté », raconte Sylvie. Mercredi 4 juin, le ministre de l’économie, Eric Lombard, a, en effet, annoncé la mise sur pause du dispositif, en raison d’un « encombrement » dans le traitement des dossiers et d’un « excès des fraudes ». « J’ai cru qu’on allait me dire “tant pis pour vous” », poursuit-elle. Bien que l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), qui distribue les aides, se soit engagée à traiter les dossiers acceptés, la quadragénaire reste inquiète « tant que l’argent n’est pas versé ».

Il vous reste 85.75% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.