Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.
Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Inscrivez-vous gratuitement
Par Marion Douet
Article réservé aux abonnés
ReportageL’affaire du faux Brad Pitt ? C’était eux. Au Nigeria, l’arnaque en ligne est une industrie qui engendre des millions de dollars et l’extrême numérisation de nos modes de vie ne fait que la renforcer.
Pendant une demi-seconde, on s’est demandé si l’interview n’était pas en train de déraper. La voix de Ben (les personnes interrogées ont souhaité rester anonymes) s’est d’un coup faite chaude, convaincante : « Tu sais, j’ai besoin de quelqu’un sur qui je peux compter. J’ai besoin de toi. Tu veux bien être ma compagne ? » Le trentenaire était en train de détailler comment, d’un quartier populaire de Lagos et au moyen d’une subtile mise en scène, il fait chavirer à des milliers de kilomètres le cœur de ses « clients » et « clientes » — comme les arnaqueurs nigérians appellent leurs victimes.
Ben est réparateur de générateurs. Mais, ce revenu étant trop maigre, il s’est lancé depuis deux ans dans l’arnaque à l’amour – l’une des fraudes en ligne les plus répandues au Nigeria. « Quand je me lève le matin, je prends de tes nouvelles, je vérifie que tu vas bien, si tu as besoin de quelque chose… J’apprends à tout savoir de toi », poursuit-il, installé sur une chaise en plastique au milieu d’un dédale de réduits en tôle. Dans la chaleur écrasante, deux hommes sont allongés au sol, à moins de 1 mètre. Le plus important, continue Ben sans s’en inquiéter, « c’est d’instaurer la confiance ».
Il vous reste 87.6% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.