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La gouverneure de l’Etat a annoncé ce projet d’une capacité d’un gigawattheure dans le nord de l’Etat, sur un site encore à déterminer. Depuis l’incident de Three Mile Island, en Pennsylvanie, en 1979, un seul permis de construire de nouveaux réacteurs avait été délivré aux Etats-Unis, dans une centrale existante.
La gouverneure de l’Etat de New York, Kathy Hochul, a annoncé, lundi 23 juin, avoir lancé un projet de centrale nucléaire. Une première depuis 2009 aux Etats-Unis, signe d’un changement d’attitude à l’égard de l’atome.
La responsable démocrate a donné mission à l’Agence de l’énergie de cet Etat de « développer et de construire une centrale nucléaire de nouvelle génération dans le nord de l’Etat de New York », a-t-elle communiqué lors d’une conférence de presse.
La décision marque une rupture avec ses prédécesseurs, en particulier l’ancien gouverneur démocrate Andrew Cuomo, aujourd’hui candidat à la mairie de New York, qui avait négocié la fermeture, en 2021, de la centrale d’Indian Point, jugée trop proche de la métropole américaine (environ 50 km).
Plusieurs opérateurs ont travaillé ces derniers mois à la réouverture de centrales existantes inactives ou en voie de fermeture aux Etats-Unis, mais il n’était, jusqu’ici, pas encore question de construire un nouveau réacteur.
La gouverneure de New York souhaite que cette nouvelle centrale ait une capacité d’un gigawattheure (GWh), équivalent de la production d’une centrale conventionnelle, sur un site encore à déterminer. Elle n’exclut pas de bâtir d’autres réacteurs dans les années à venir.
Le groupe énergétique américain Constellation s’est dit intéressé par le projet. La gouverneure est ouverte à un partenariat avec des investisseurs privés, tout en n’écartant pas un financement public à 100 %.
Sollicités par l’Agence France-Presse, ses services ont précisé que le choix de la technologie utilisée pour la nouvelle centrale n’avait pas encore été effectué, entre un réacteur unique et de petits réacteurs de nouvelle génération, les SMR (small modular reactor). Beaucoup de ces derniers sont en cours de développement mais aucun n’a encore obtenu de permis de construire du régulateur américain du nucléaire, la Nuclear Regulatory Commission (NRC).
Depuis le grave incident du site de Three Mile Island (Pennsylvanie), qui a failli provoquer, en mars 1979, la rupture de la cuve d’un réacteur et la contamination radioactive de toute une région, un seul permis a été délivré aux Etats-Unis. Il concernait les unités 3 et 4 du site Vogtle, situé près de Waynesboro (Géorgie). L’unité 3 a été mise en service en juillet 2023 et l’unité 4 en avril 2024.
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Longtemps impopulaire, notamment du fait d’une série d’accidents, à Three Mile Island, Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011), le nucléaire connaît un regain d’intérêt à travers le monde. Ce retour en grâce s’explique par la redistribution des approvisionnements en énergie du fait de l’invasion russe en Ukraine, de la recherche d’une source d’électricité à faibles émissions, mais aussi de l’appétit insatiable de l’informatique.
Le développement de l’informatique à distance (cloud) et de l’intelligence artificielle (IA) ont démultiplié les besoins en centres de stockage et de gestion des données (data centers), très gourmands en électricité. Les géants de l’IA, de Google à Microsoft, en passant par Meta, ont, pour beaucoup, passé des accords de fourniture d’électricité provenant du nucléaire, soit via le redémarrage de centrales soit des SMR.
« Nous avons attiré certaines des entreprises les plus innovantes au monde, a souligné Kathy Hochul. Elles arrivent mais, maintenant, notre défi est de leur fournir l’électricité pour prospérer. » Le nucléaire « est de retour, et si nous ne montons pas à bord, le train va partir sans nous » et « ces sociétés iront ailleurs », a-t-elle martelé.
Plusieurs centres de données sont en cours de réalisation dans l’Etat, notamment à Alabama (nord de l’Etat), où le texan Stream Data Centers prévoit de consacrer 6,3 milliards de dollars à un nouveau site.
Par ailleurs, incités par la loi IRA (Inflation Reduction Act), qui débloque des subventions et des avantages fiscaux, plusieurs grands acteurs technologiques se sont engagés à investir dans l’Etat de New York. Le fabricant de semi-conducteurs Micron a promis de consacrer 100 milliards de dollars sur vingt ans.
Kathy Hochul a dit avoir conscience que le nucléaire avait ses opposants, mais a rappelé que la fermeture d’Indian Point avait accru la consommation d’énergie fossile de l’Etat pour assurer ses besoins en électricité. Quant aux craintes liées aux radiations, « ce ne sera pas la centrale de vos grands-parents », a assuré la gouverneure, mais « un modèle du XXIᵉ siècle avec la sécurité pour priorité ». « Je ne veux pas vivre dans un monde où les gens ont peur », a-t-elle lancé.
Le Monde avec AFP
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